lundi 20 septembre 2010
Le Commissariat à l'énergie atomique en France
CEA
Le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) en France est un organisme public de recherche scientifique français dans les domaines de l’énergie, de la défense, des technologies de l'information, des sciences de la vie et de la santé, implanté sur neuf sites en France. Longtemps appelé Commissariat à l'énergie atomique (CEA) en France, il a changé de nom pour Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) en France suite à la loi no 2010-237 de finances rectificatives pour 2010, promulguée le 9 mars 2010.
Le CEA en France est un établissement public industriel et commercial (EPIC). Il a pour mission principale de développer les applications de l'énergie nucléaire dans les domaines scientifique, industriel, et de la défense nationale. Les principaux centres d'études sont implantés à Saclay (Île-de-France), Marcoule, Cadarache (Provence) et Grenoble. En 2009, il employait 15 718 salariés, et son budget annuel était de 3,9 milliards d'euros.
Pour être au plus haut niveau de la recherche, Acteur majeur de la recherche, du développement et de l'innovation, le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives intervient dans quatre grands domaines : les énergies décarbonées, la défense et la sécurité globale, les technologies pour l’information, et les technologies pour la santé. le CEA compte plusieurs atouts : une culture croisée ingénieurs-chercheurs, propice aux synergies entre recherche fondamentale et innovation technologique ; des installations exceptionnelles (supercalculateur, réacteurs de recherches, grands instruments de la physique, lasers de puissance…) ; enfin, une forte implication dans le tissu industriel et économique.
Historique
1945 Le CEA en France est créé par Charles de Gaulle avec à sa tête Frédéric Joliot-Curie (haut-commissaire à l’énergie atomique) et Raoul Dautry (administrateur général). Cet organisme est destiné à poursuivre des recherches scientifiques et techniques en vue de l’utilisation de l’énergie nucléaire dans les domaines de la science, de l’industrie et de la défense nationale.
1948 La pile Zoé, une pile atomique à eau lourde construite par l’équipe de Joliot-Curie au fort de Châtillon (Fontenay-aux-Roses).
1950 Joliot-Curie, qui est membre du parti communiste français, lance l’appel de Stockholm contre la bombe atomique.il est révoqué de son poste de haut-commissaire par Georges Bidault. Francis Perrin le remplace. Après le départ de Joliot-Curie, le CEA, jusque là dominé par les scientifiques et la recherche fondamentale, se lance dans les applications militaires et civiles de l’énergie atomique. Même si le gouvernement n’a pas encore pris la décision de construire une bombe atomique, tout est mis en œuvre pour se doter des moyens de la construire.
1952, le centre d’études nucléaires de Saclay est ouvert sur un terrain de 271 hectares en plein plateau de Saclay.
À Marcoule, sont successivement construits les réacteurs G1 (1956), G2 (1959) et G3 (1960) de type Uranium Naturel-Graphite-Gaz (UNGG). Une usine pour extraire le plutonium du combustible usagé est également construite.
1960 Grâce à ces installations, la France peut réaliser son premier essai nucléaire dans le Sahara « Gerboise bleue », seulement deux ans après que la décision officielle a été prise. À Pierrelatte, une usine d’enrichissement de l'uranium à usage militaire est construite.
À Chinon, le CEA et EDF collaborent à la construction des réacteurs EDF 1 (1962, 68 MW), EDF 2 (1965, 200 MW) et EDF 3 (1967, 500 MW) de type UNGG.
La guerre des filières de réacteurs oppose le CEA et EDF : le premier est partisan de la filière française Uranium Naturel Graphite Gaz tandis que le second défend la filière des réacteurs à eau pressurisée (Pressurised Water Reactor) d’origine américaine. En décembre 1969, le gouvernement tranche en faveur d’EDF et décide la construction d’une centrale à eau pressurisée à Fessenheim.
1973, le premier central prototype réacteur nucléaire à neutrons rapides et à caloporteur sodium Phénix est mise en service à Marcoule.
1976, le gouvernement français passe commande de Superphénix.
1985, la centrale nucléaire de Brennilis, prototype modéré par l'eau lourde, est arrêtée définitivement.
1997, le gouvernement français annonce que Superphénix sera abandonné.
2001, la filiale CEA Industries fusionne avec Framatome et la Cogema pour former un nouveau groupe dénommé Areva.
2007, le Genoscope et le Centre national de génotypage sont rattachés au CEA au sein d'un nouvel institut dénommé Institut de génomique.
2009, Le CEA, Intel et le GENCI annoncent une coopération pour la construction des supercalculateurs de prochaine génération dont la puissance devrait atteindre l'exaflops (1000 petaflops).
2010, la loi de finance rectificative pour 2010 promulguée le 9 mars transforme le CEA en Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA).
Organisation
Il est organisé en cinq grandes directions (par ordre décroissant d’effectifs) :
• direction de l'énergie nucléaire ;
• direction des applications militaires ;
• direction de la recherche technologique ;
• direction des sciences de la matière ;
• direction des sciences du vivant.
Le CEA en France est l'actionnaire majoritaire d’Areva, société chapeautant Areva NC (ex-Cogema) et Areva NP (ex-Framatome).
Le CEA est également actionnaire de :
• CEA Investissement, société spécialisée dans l'investissement en capital de pré-amorçage
• Avenium Consulting, société spécialisée dans la commercialisation de licences
Ingénierie informatique
Le CEA en France a une activité importante d'ingénierie informatique pour la gestion des ressources numériques. Il s'agit d'une activité traditionnelle (CISI) destinée à fournir la puissance de calcul nécessaire aux études et recherches. La DAM dispose aujourd'hui du centre de calcul le plus puissant d'Europe.
Le CEA en Francearchive les projets réalisés sous forme numérique. Cette capitalisation des connaissances (on parle plutôt maintenant de gestion des connaissances) a pour objectif une réutilisation de l'expérience acquise, sur les différentes filières de réacteurs nucléaires (réacteurs à neutrons rapides...).
Le CEA en France participe à l'association ARISTOTE sur les technologies de l'information et de la communication, avec le CNES, le CNRS, EDF R&D, l'Ecole polytechnique, l'IFP, l'IFREMER, l'INRETS, l'INRIA, l'INSEAD, l'INSERM, Météo-France, l'ONERA.
Le CEA participe avec le CNES et la Bibliothèque nationale de France à des réflexions sur la pérennisation et la communication de l'information numérique (voir OAIS).
Vers un nucléaire durable
Pour faire face aux besoins croissants en énergie, à l'épuisement progressif des ressources fossiles et à la logique de réduction des émissions de gaz à effet de serre, de plus en plus de pays souhaitent se tourner vers l'énergie nucléaire. Aujourd’hui, elle assure 16% de la production mondiale d’électricité, avec plus de 400 réacteurs en fonctionnement. A l’horizon 2030, l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) prévoit une augmentation de 20 à 80% de la puissance nucléaire installée dans le monde. 45 réacteurs électronucléaires sont en construction dans le monde et de l'ordre de 130 autres sont prévus,
Le nucléaire est-il en mesure de satisfaire sur le long terme une demande d’énergie qui ne cesse d’augmenter ? Les ressources en uranium ne sont pas inépuisables et le marché pourrait se tendre vers le milieu du XXI siècle. principalement en Chine, en Inde, au Japon, aux Etats-Unis et dans la Fédération de Russie.
Un forum international, le Forum Génération IV, est né de cette volonté collective de créer un cadre de R&D international en mesure de catalyser les efforts de recherche menés par les différents pays. En outre, certains pays qui ne comptent pas encore de réacteurs de puissance dans leur parc électrique ont décidé d'opter pour le nucléaire, notamment au Moyen Orient et en Asie. Durables, compétitifs, sûrs et fiables, résistants à la prolifération et aux agressions : tels sont les critères auxquels ces réacteurs du futur devront répondre pour pouvoir prétendre au titre de "réacteur de quatrième génération". Six systèmes susceptibles d'y répondre ont été sélectionnés au sein du forum ; cinq d'entre eux font appel à des neutrons rapides.
Consciente des enjeux, la France a décidé de faire porter ses efforts sur deux d'entre eux et s'est engagée à construire à l'horizon 2020 un prototype de réacteur à neutrons rapides qui réponde à ce cahier des charges. Inscrire le nucléaire dans une perspective de développement durable suppose de développer une nouvelle génération de réacteurs capable de préserver ces ressources. Exploiter l'ensemble du minerai d'uranium, multi recycler le plutonium, transformer en combustible une partie des déchets radioactifs en assurant un fonctionnement qui réponde aux critères de sûreté les plus exigeants : tels sont les enjeux de ce que l'on appelle "la quatrième génération". Après une première phase de R&D, le coup d'envoi de la phase technique du projet vient d'être donné, avec les 650 millions d'euros alloués au CEA en France , dans le cadre de l'Emprunt national, pour la réalisation d'un prototype de réacteur à neutrons rapides (RNR) refroidi au sodium baptisé Astrid. A côté de ce démonstrateur, la France travaille également sur la filière des RNR refroidis au gaz dans le cadre d'une collaboration européenne qui doit déboucher sur la construction, dans un autre pays que la France, d'un réacteur expérimental de petite taille, Allegro.
Le CEA en France est implanté sur 10 centres répartis dans toute la France. Reconnu comme un expert dans ses domaines de compétences, le CEA est pleinement inséré dans l’espace européen de la recherche et exerce une présence croissante au niveau international.Il développe de nombreux partenariats avec les autres organismes de recherche, les collectivités locales et les universités. A ce titre, le CEA en France est partie prenante de la mise en place d’alliances nationales coordonnant la recherche française dans les domaines de l'énergie (ANCRE), des sciences de la vie et de la santé (AVIESAN), des sciences et technologies du numérique (ALLISTENE) et des sciences de l'environnement (AllEnvi).
Par ailleurs, une importance particulière est portée à l’enseignement et à l’information du public, afin de favoriser le transfert des connaissances et le débat sciences / société.
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