mercredi 2 juin 2010

Le Groupe EDF en France


Électricité de France (EDF) est la principale entreprise de production et de fourniture d'électricité en France. L'entreprise est au deuxième rang mondial des groupes d'énergie derrière le russe Gazprom en termes de capitalisation boursière.
EDF a été créée le 8 avril 1946 à la suite de la proposition de nationalisation des biens de diverses entreprises de production en France, de transport et de distribution d’électricité. Cette mesure inscrite dans le programme du CNR a été défendue par le ministre (communiste et syndicaliste) de la production industrielle Marcel Paul. Au lendemain de la guerre, 90 % des foyers français profitent déjà de l’électricité avec une puissance suffisante pour l’éclairage et le branchement de petits appareils électroménagers. La croissance de la consommation d’électricité double alors tous les dix ans.
1947, la construction d’infrastructures de production et de transport de grande capacité est mise en chantier avec d’importants ouvrages hydroélectriques comme le barrage de Tignes, alors le plus important d’Europe. Le barrage est mis en service en 1952.
1950, EDF conseille et accompagne ses clients pour promouvoir les mérites des usages de l’électricité.
1957, les centrales au charbon commencent à prendre le relais
de l’hydraulique.
1960 sont marquées par le développement du confort domestique et la généralisation des appareils électriques dans les usages quotidiens. Dans la société d’abondance de l’après-guerre, la demande énergétique croît à mesure que les Français s’équipent en électroménager.
1963 est marquée par la première véritable campagne commerciale d'EDF sous le signe du « compteur bleu ». C’est aussi l’année de la mise en service de
la première centrale nucléaire à Chinon.
1968 Le faible coût des hydrocarbures permet la construction de centrales thermiques au fioul, comme celle du Havre. Les puissances de production augmentent jusqu’à atteindre 600 MW, à Porcheville.
1969, la politique sociale d'EDF est marquée par la signature d’un accord avec les syndicats sur l’indexation partielle des rémunérations sur les résultats,
et sur la mise en place de procédures de concertation pour éviter les grèves.
1971 marque un tournant commercial pour EDF avec le lancement du chauffage électrique.
1973, à la veille du choc pétrolier, le fioul est la première source d’énergie électrique et permet de couvrir près de la moitié des besoins en France.
Établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) jusqu’en novembre 2004, elle a changé de statut, devenant effectivement une société anonyme à capitaux publics le 19 novembre 2004. L’entreprise est caractérisée par la prépondérance de l'énergie nucléaire dans son bilan de production. Elle exploite notamment en France un parc composé de 58 réacteurs nucléaires en fonctionnement. En France, près de 88% de la production d'électricité d'EDF est d’origine nucléaire.
Premier producteur nucléaire mondial, bien implanté dans les grands pays d’Europe, le groupe EDF en France investit pour une croissance industrielle durable, en portant ses priorités sur trois axes :
• Etre un leader du renouveau du nucléaire dans le monde,
• Développer les énergies renouvelables et l’éco-efficacité énergétique,
• Renforcer ses positions en Europe.
EDF en France s’appuie sur des équipes motivées et compétentes. Le Groupe mène une politique active de recrutement, offrant à des milliers de jeunes la possibilité de participer au changement énergétique. Les équipes d’EDF se rassemblent autour de cinq valeurs clés :
• le respect de la personne,
• la recherche de la performance,
• la responsabilité environnementale,
• l’engagement de solidarité,
• l’exigence d’intégrité.
La politique de développement durable du Groupe en France engage toutes ses sociétés
sur trois enjeux :
• changement climatique et biodiversité,
• accès à l’énergie et proximité territoriale,
• contribution au débat sur le développement durable.
En France, 2 000 personnes - dont 30 % de femmes - travaillent pour
la recherche d’EDF selon trois grands axes :
• limiter les émissions de CO2 avec des alternatives aux énergies fossiles,
• faire bénéficier les clients des nouvelles technologies,
• contribuer à la sécurité des réseaux électriques.

Leur vision
Répondre à la demande croissante d’énergie tout en parant aux risques climatiques
et à la raréfaction des ressources : c’est le défi lancé aux énergéticiens. C’est pourquoi
le développement durable est au cœur de leur stratégie. Leur politique traduit la volonté
du Groupe de « changer l’énergie ensemble » en apportant des solutions réalistes.
Ils se sont fixé 9 engagements pour répondre à 3 enjeux prioritaires

1-Un enjeu environnemental
La lutte contre le changement climatique et la préservation de la biodiversité :
• Rester, en tant que Groupe, le moins émetteur de CO2 des grands énergéticiens européens,
• Adapter leur parc de production et leurs offres au changement climatique,
• Réduire leur impact environnemental, notamment sur la biodiversité.
2-Un enjeu sociétal
Faciliter l’accès à l’énergie et développer des liens de proximité avec les territoires :
• Favoriser l’accès à l’énergie et l’éco-efficacité énergétique,
• Développer dans la durée la proximité avec les territoires où ils opèrent,
• Contribuer à l’effort éducatif sur les questions liées à l’énergie.
3-Un enjeu de gouvernance
Contribuer au débat sur le développement durable par le dialogue, l’information et la communication :
• Poursuivre le développement des politiques et le partage des valeurs au sein du Groupe, en relation avec les parties prenantes,
• Communiquer et rendre compte des activités et résultats du Groupe en matière de développement durable,
• Participer au débat sur le développement durable au niveau national et international.
Leur démarche éthique
Dès les années 2000, il leurs est apparu nécessaire de formuler l’éthique et les valeurs qui guident leur action et leurs relations avec leurs parties prenantes. Les 5 valeurs qui animent leur démarche :
le respect de la personne, • la responsabilité environnementale, • la recherche de la performance, • l’engagement de solidarité, • l’exigence d’intégrité.
Les sociétés du Groupe travaillent actuellement à l’élaboration d’un référentiel qui sera traduit par une politique éthique commune.
La politique énergétique
La politique énergétique relève du gouvernement et du Parlement toutefois compte tenu de la taille des deux entreprises EDF et Gaz en France, des ressources nationales limitées en énergie primaire, le rôle d'EDF dans la mise en œuvre voire la définition de cette politique a toujours été important, voire trop aux yeux de certains.
Au sortir de la deuxième guerre mondiale, la nationalisation d'EDF en France a eu parmi ses multiples objectifs celui de contribuer au redressement et à la modernisation industrielle du pays. Cet effort s'est traduit par le développement de grands ouvrages hydroélectriques, et de la production thermique à partir du charbon, avec notamment l'accroissement progressif de la taille des centrales afin de bénéficier des effets d'échelle.
Dans les années 1950 et 60, après la sortie de la pénurie, l'enjeu s'est déplacé vers la pénétration de l'électricité dans les usages réputés nobles (machines tournantes, processus efficients).
Depuis les années 1970, le choix massif du nucléaire civil constitue pour EDF en France sa spécificité. Ses ingénieurs ont fait de la France le premier pays producteur d’électricité d’origine nucléaire (74,5 % de la production française en 2003). Ce développement d'un processus de production aux coûts indépendants des énergies concurrentes, s'est accompagné de la promotion des usages thermiques de l'électricité, notamment dans le chauffage des locaux résidentiels ou tertiaires. Ce double choix : énergie nucléaire et promotion commerciale a induit des débats relativement intenses en France entre partisans et opposants tant du développement de la production nucléaire que des usages concurrentiels de l'électricité.
Les années 1980 et 1990, sont marquées par :
• le suréquipement en moyen de production d'EDF en France ;
• une contestation intense de l'énergie nucléaire, notamment après l'accident de la centrale de Tchernobyl.

Ces deux éléments conduiront à un très fort ralentissement du rythme de construction des centrales nucléaires, et parallèlement au développement des exportations d'électricité afin de valoriser les capacités excédentaires.
Depuis la fin des années 1990, le processus de déréglementation, qui introduit d'autres acteurs dans le secteur de la production d'électricité, est venu questionner ce rôle d'EDF comme instrument majeur de la politique énergétique dans le domaine électrique.
La privatisation partielle d'EDF en France, son développement financier à l'international, ses déboires notamment en Amérique du sud et en Italie, tendent à distendre les liens entre les pouvoirs publics et l'entreprise, dont les dirigeants recherchent à banaliser le statut.
Depuis le début des années 2000, les interrogations environnementales renouvelées notamment sur le changement climatique, ont donné de nouveaux arguments aux partisans de l'énergie nucléaire, en raison de la faible contribution de cette énergie aux émissions de gaz à effet de serre, notamment face aux productions à base de charbon et de gaz. Cette position est contestée par les opposants à cette forme d'énergie, qui insistent sur la question des déchets ou des conséquences d'un éventuel accident.
La durée de vie des centrales nucléaire existantes, est devenue un enjeu économique et stratégique pour EDF en France. Les premières centrales mises en service à la fin des années 1970, arrivent à la « trentaine », ce qui a plusieurs fois été présenté comme leur durée de vie, et qui en tout état de cause servait de base à leur amortissement comptable.
Cependant s'agissant d'un ensemble complexe et coûteux comme une centrale nucléaire, et de contraintes réglementaires non moins complexes comme celle de la sûreté nucléaire, la question ne saurait se réduire à un choix entre l'arrêt et la prolongation des autorisations de fonctionnement.
EDF en France affiche ouvertement sa volonté de prolonger la durée de vie de ses centrales de une voire plusieurs décennies, moyennant des opérations de renouvellement partiel sur des composants jugés obsolètes, mais en conservant l'essentiel : le site, le génie civil et la cuve. Ils argumentent des positions prises par des exploitants dans d'autre pays, comme aux USA, par exemple, qui laissent entrevoir des durées de vie de 40 voir 50 ans.
Les opposants, eux, argumentent du choix relativement récent de pays comme l'Allemagne de renoncer à l'énergie nucléaire, pour obtenir une décision de fermeture des centrales les plus anciennes, décision qui pourrait préfigurer une « sortie du nucléaire »
Dans ce contexte, la construction d'une centrale dite de « nouvelle génération » ou EPR (European Pressurized Reactor réacteur européen à eau pressurisée) à Flamanville, apparaît comme une décision de nature à découpler au moins partiellement la question de la durée de vie des centrales existantes d'un éventuel renoncement à l'énergie nucléaire.

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